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Deux morts à Nantes : crime social, silence politique

Deux morts à Nantes : crime social, silence politique

Deux morts dans l’indifférence

Samedi 20 juillet 2025, deux hommes sans domicile fixe ont été retrouvés morts à Nantes, à quelques heures d’intervalle. Le premier, âgé de 38 ans, gisait dans la cyclo-station située sous la gare SNCF, près du parking souterrain. Le second, d’une cinquantaine d’années, est décédé dans une tente installée près de la Beaujoire, dans un terrain en friche. Tous deux vivaient à la rue, dans des conditions dégradées, sans accès à l’eau, à l’hygiène ou à un abri stable. Aucun dispositif d’urgence ne les avait pris en charge. Ni la mairie ni la préfecture n’ont réagi publiquement.

Depuis le début de l’année 2024, au moins 13 personnes sont mortes à la rue en Loire-Atlantique, selon les chiffres collectés par des collectifs locaux (source : Médiacités). Cela représente plus d’une mort par mois dans une seule métropole, alors que des milliers de logements sont vides.

Une situation connue et documentée

Le drame n’est ni un accident, ni un oubli. En 2017, Emmanuel Macron promettait :

« Je ne veux plus d’ici à la fin de l’année avoir des femmes et des hommes dans la rue. »
Huit ans plus tard, la situation est pire. En 2023, le collectif Les Morts de la Rue comptabilisait plus de 2 000 décès annuels de personnes sans domicile en France. L’âge moyen de décès est de 49 ans, soit trente ans de moins que la moyenne nationale (Collectif Morts de la Rue).

À Nantes, les associations tirent la sonnette d’alarme depuis des années. Pourtant, les dispositifs d’hébergement d’urgence sont insuffisants, saturés, parfois inaccessibles. En période hivernale, les gymnases sont rarement ouverts, et les campements sont régulièrement expulsés. Dans la 6e ville de France, 5 000 logements restent vacants, selon les données de l’INSEE. Certains depuis plus de deux ans. La mairie et la métropole refusent systématiquement la réquisition.

Une politique qui tue

Ces morts sont politiques. La responsabilité est partagée :

  • Le gouvernement Macron, qui a détruit les budgets du logement social et brisé l’hébergement d’urgence.
  • La préfecture, qui ordonne les expulsions sans relogement.
  • La mairie de Nantes et Johanna Rolland, qui multiplient les discours de façade mais laissent mourir les gens dans la rue malgrès un Budget annuel 2025 : 1,4 Millions € dédiés au sans-abrisme, Où va l’argent ?

La Métropole nantaise, dirigée par le PS-EELV, refuse d’ouvrir les bâtiments publics inutilisés. Elle n’utilise qu’une infime partie de ses capacités budgétaires pour l’aide sociale. Pendant ce temps, elle finance des grands projets d’urbanisme, d’attractivité touristique et des partenariats avec Vinci ou Bouygues. Une métropole qui vend des terrains au privé, expulse les pauvres, criminalise les squats et nettoie les rues avant les JO ou les visites ministérielles.

Quand l’État, la préfecture et la métropole ferment les yeux alors que des hommes meurent par abandon, ils ont du sang sur les mains. Il ne s’agit plus d’échec, mais de complicité.

Des solutions concrètes existent

  • Réquisition immédiate des logements vides, publics et privés. C’est une mesure légale, prévue par la loi de réquisition de 1945, jamais appliquée.
  • Ouverture permanente de centres d’hébergement inconditionnels, accessibles sans condition d’identité ou de statut administratif.
  • Arrêt immédiat des expulsions de squats : chaque expulsion remet des dizaines de personnes à la rue.
  • Renforcement/Mise en place de maraudes populaires et autogérées, pour créer des liens, distribuer des ressources et défendre les droits.
  • Financement massif du logement social et encadrement strict des loyers, pour éviter les expulsions liées à la précarité.

Ne plus se taire, ne plus laisser faire

Il ne s’agit pas d’un drame isolé, mais d’un meurtre social systémique, organisé par des choix politiques assumés. La police peut tuer en pleine rue, les politiques peuvent laisser mourir dans l’ombre : à la fin, c’est toujours les mêmes qui meurent et les mêmes qui gouvernent. Il est temps de briser ce cycle.

Face à cela, les habitants des quartiers, les collectifs de solidarité, les mouvements de lutte pour le logement doivent s’organiser, dénoncer, occuper, réquisitionner. Le droit à la vie passe avant le droit de propriété.

« Laisser des logements vides pendant que des gens meurent dehors, ce n’est pas une erreur. C’est une politique. »Droit Au Logement (DAL)