
Nouveau premier ministre de la guerre
Ce samedi, à Nantes, la place du Commerce s’est transformée en champ de bataille. Les pavés encore mouillés par la pluie reflétaient non pas la lumière, mais les nuages opaques des gaz lacrymogènes qui saturaient l’air. Une foule compacte, composée de syndicalistes, d’étudiants, de familles, a été prise en étau par les forces de l’ordre. Un simple rassemblement s’est mué en scène de répression.
Le message est limpide : avec la nomination de Sébastien Lecornu, ancien ministre des Armées, à un poste clé, le gouvernement assume désormais sa stratégie. Il ne s’agit plus de dialoguer mais de gouverner par la matraque et par le gaz. Ce choix politique n’est pas neutre : nommer un homme de la guerre aux affaires intérieures, c’est déclarer l’état de siège permanent contre la population.
Une ville sous pression
À Nantes, cette logique n’est pas nouvelle. Les habitants connaissent depuis longtemps la brutalité des dispositifs policiers : grenades de désencerclement, nasses, tirs tendus de LBD. Ce 10 septembre encore, on a vu des personnes âgées suffoquer, des jeunes dispersés par des charges violentes, des passants aspergés sans sommation. Le message envoyé aux quartiers populaires comme au centre-ville est le même : toute contestation sera réprimée.
Un gouvernement sans légitimité
Le contexte rend cette violence encore plus insupportable : alors que la dissolution approche, que la colère sociale monte, le pouvoir cherche à intimider. Mais qui gouvernent-ils encore, sinon contre le peuple ? Après les mensonges, les lois antisociales, les violences policières, l’exécutif a perdu toute légitimité. La nomination de Lecornu, symbole de l’État militaire appliqué au civil, est l’aveu d’une seule stratégie : tenir par la force.
La continuité de la violence d’État
Ce n’est pas un accident, mais la continuité : Cazeneuve hier, Darmanin aujourd’hui, Lecornu demain. Tous appliquent la même doctrine, celle de l’ennemi intérieur. Les citoyens qui descendent dans la rue sont traités en adversaires à neutraliser, et non en voix à écouter.
Quartier Libre Nantes rappelle que l’histoire se répète : chaque fois que le pouvoir tremble, il sort les gaz et les matraques. Mais une vérité demeure : un gouvernement qui a besoin d’asphyxier sa population pour se maintenir n’a déjà plus d’autorité.
La rue, elle, respire encore.
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