
Nantes, vitrine ou miroir déformant ?
Ne vous méprenez pas : on nous ressert des beaux discours écolos, des spots bien léchés, des hashtags « Nantes s’engage ». Mais ouvrez grand les yeux : ce qui se cache derrière ces faux-semblants, c’est un budget municipal où les quartiers populaires sont aux dernières loges du mépris, tandis que les banques font la fête avec nos impôts.
Cette analyse, fondée sur des chiffres publics, montre une ville coupée en deux : celle des élites, des festivals, des marchés publics hors sol… et celle des quartiers qui ploient sous les loyers, la précarité, l’absence d’investissements.
En quelques mots pour résumer :
révolte le 10 Septembre
Mieux qu’un discourt , un graphique : “On aurait pu faire un camembert, mais il aurait été indigeste.”
Budget de fonctionnement (2025):
- Total dépenses de fonctionnement : 491,1 Millons d’ €uros
- Masse salariale (personnel) : 251,3 M€
- Contribution au CCAS (solidarité sociale) : 38 M€ (+16 %)
- Subventions de fonctionnement aux associations : 38,8 M€
- Autres (patrimoine, charges financières, etc.) : poste non détaillé
Investissements prévus (2025)
- Total dépenses d’investissement : 128,6 Millons d’ €uros, dont les principaux volets :
- Éducation : 37,5 M€
- Petite enfance : 4 M€
- Sports : 15,3 M€
- Culture : 14 M€
- Patrimoine : 4,5 M€
- Vie associative & citoyenneté : 8,6 M€
- Nature en ville & biodiversité : 12,5 M€
- Sécurité / Relation aux usagers : 1,9 M€ + 4,2 M€
- Entretien durable : 16 M€
- Subventions d’équipement : 4,8 M€
Budget exécuté en 2023 : fonctionnement & investissement
Recettes de fonctionnement :
Dépenses de fonctionnement :
Emplois d’investissement : (dont remboursement de dette : 27,53 Millons d’ €uros).
Capacité d’autofinancement :
Entretien durable :
Autres détails 2023 :
Dépenses de personnel :
Subventions versées :
Achats et charges externes :
Charges financières (intérêts de la dette) :
Investissements par secteur en 2023 :
Éducation & petite enfance :
Sports :
Culture / patrimoine :
Sécurité & médiation :
Nature & biodiversité :
Traduction :
- On finance d’abord la dette et les banques.
- On bétonne pour montrer des “transformations urbaines”.
- On sous-traite au privé ce qui devrait relever du service public.
- On donne aux quartiers… de quoi organiser la prochaine kermesse, mais pas de quoi régler les problèmes structurels.
Subventions aux associations : deux poids, deux quartiers
Les données 2024 sont limpides : les associations des quartiers centraux dépassent allègrement les 50 000 € de subvention annuelle, pendant que Bellevue, Malakoff ou Dervallières se débattent avec moins de 10 000 €.
Résultat : dans certains quartiers, les toitures fuient, les équipements publics rouillent, mais le budget suffit à financer un vide-grenier ou un tournoi de pétanque… pas une rénovation complète.
Les marchés publics 2022 – Le festin des géants, les miettes pour les artisans
Sur le papier, le projet avait tout pour séduire : une école flambant neuve, symbole de renouveau. Mais en épluchant les marchés publics, on découvre un puzzle où les gros morceaux de fromage sont toujours pour les mêmes :
- Fayat Bâtiment : plus de 2 M€ pour le gros œuvre
- Charpente Cénomane : 1,7 M€ pour charpente et murs ossature bois
- Société Construction Ossature Bois et ByN : entre 400 000 et 700 000 € chacun
- Zanassi Architecture : 500 000 € pour conseil et urbanisme, soit environ 7 % du budget rien qu’en conception
- Les PME locales ? Elles se partagent les miettes, sur des lots secondaires.
Ces chiffres révèlent un système où les gros acteurs locaux et nationaux trustent l’essentiel des financements. Et on s’interroge sur la transparence de l’attribution :
- Y a-t-il une logique purement technique, ou bien politique et économique derrière ces choix ?
- Quels liens entre élus et grands groupes ?
- Quels critères réels ont présidé à la sélection des bureaux d’études ?
À ce stade, on se demande si le projet visait à enseigner l’alphabet… ou à graver la lettre « € » dans toutes les pierres.
Dette municipale : les banques tiennent la clef de la ville
Nantes est endettée à hauteur de 320 M€, des prêts signés parfois jusqu’en 2049. Chaque année, entre 30 et 50 Millions€ s’envolent vers les intérêts bancaires, avec des taux variables et fixes parfois délirants (3,3 % ou indexés sur l’Euribor). Bref, une ponction indirecte sur les services publics et les projets de quartier.
Bref, Nantes en 2023, c’est : des grues pour les murs, des miettes pour les humains.
Et un compte administratif qui, chaque année, confirme que le vrai centre de gravité de la ville… n’est pas sur les places publiques, mais bien dans les bilans des banques.
Écologie ? Oui… si t’es déjà à la périphérie du pouvoir
Le verdissement des discours est un costume trop grand pour la réalité budgétaire. Les quartiers populaires, qui subissent les conséquences du changement climatique, sont ceux qui bénéficient le moins des investissements verts. L’écologie devient une belle vitrine, pas une politique de justice environnementale.
2026, l’heure de sortir la faucille
Un système verrouillé, hérité et perpétué Ce modèle de gestion n’est pas nouveau. Sous Jean-Marc Ayrault, les pratiques opaques et le clientélisme ont prospéré, fondant un système dont le successeur n’a fait que renforcer les mécanismes. Entre cercles d’influence et dépendance bancaire, les intérêts économiques l’emportent sur le bien commun. Il est urgent que Nantes rompe avec ce modèle qui creuse les inégalités, nourrit la dépendance aux banques, et marginalise les quartiers populaires.
Comme le rappelait la sociologue Loïc Wacquant :
« Les inégalités économiques se doublent toujours de mécanismes institutionnels et financiers qui les renforcent et les reproduisent. »
Alors, en 2026, Nantes aura un choix simple : continuer à servir les banques ou servir le peuple. L’argent, lui, ne se trompe pas : il reflète les vraies priorités.
Revendiquons une ville pour ceux qui la vivront demain.
Virons-les.
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2 réponses à “Nantes 2024 : Quand l’argent public danse au bal des privilégiés et l’ombre lourde des banques”
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